Phases de « re-socialisation post-Covid » épisodes 1,2,6,9,12 saison 2020, 21, 22, l’épreuve récente du masque traversée par tous cachant la possibilité même du visage, Irina Dopont a ressenti l’impératif de représenter celui-ci. S’agissait-il alors de réinventer l’humain ? Autrui est-il devenu monstre, chimère, souvenir ou bien encore espoir ? Le vertige anthropocène habite aussi les toiles avec une violence dont elle s’étonne parfois. Violence de la palette, violence du procédé (collages « carton préparé » peint et déchiré par exemple). Les couleurs sont jetées pour se choquer.
Irina Dopont aime la trace, le stigmate. Peinture palimpseste, peinture vestige. Les corps peuvent être bleus comme l’orange que nous foulons et anéantissons sans scrupule. Bleu comme l’espoir peut-être.
Les corps, les visages sont marqués et disent la fragilité par delà la violence et les yeux qui interrogent nous invitent à chercher en nous.
Acrylique, huile, collages, c’est en autodidacte qu’Irina Dopont expérimente et se livre à une improvisation picturale. Peinture du mouvement et du geste, une fois encore figurative. Noir et blanc et autres couleurs, du trait souvent anarchique émergent des silhouettes dont elle approfondit ensuite l’expression, ou l’absence d’expression, laissant advenir un sentiment, une émotion.
Face à la noirceur de l’époque contemporaine, les tableaux sont un écho à la quête éperdue de l’autre, un lien d’humanité qu’il y a urgence à retrouver