Musimot

Chaque arbre celui de mon ombre

1ere de couv 9

Noée Maire

Chaque arbre celui de mon ombre

 

Dans une respiration commune, le corps et les arbres s’écoutent, se parlent. Forêt mémorielle. On la sent, elle nous environne du poids de ses ombres… On s’enfonce avec la femme-devenue, on capte des indices, et soudain la fraîcheur d’un mot nous saisit, caillou blanc parmi les fuites et la nuit des arbres. On entend les révoltes, le sursaut de l’être, la vie qu’elle gagne, résolument. On suit les cailloux blancs parmi les fougères émeraudes. Et vient un autre, son odeur d’homme, et les noces seront longues. La plante pousse droit en elle, de grands oiseaux apparaissent, l’intimité s’est trouvée dans la solitude, comme une renouée, pour que naisse la mémoire nouvelle – celle que l’on invente. Car bien sûr, c’est ailleurs que la vie nous appelle. Dans la maison de notre amour et de notre vivacité. Là où nous mène cette immersion sensuelle au pays des rythmes – suspens, rebonds, sonorités de sous-bois – avec des mots de sève, dans la liberté qu’on se donne.

Extrait de la préface de Jean-Marc Barrier

 

 

Chaque ombre est celle de ma soif / chaque arbre celui de mon ombre — deux vers pour tenter de dire mon intimité avec les arbres. Ceux de mon pays sec, et tous les autres aux feuilles plus tendres. Arbres-corps, arbres-demeures (arbres demeurent), arbres aux mots lents. Car la parole se donne dans la terre où les racines, à la verticale du ventre / fécondent le temps du rêve.

Le recueil Chaque arbre celui de mon ombre s’ouvre sur un premier mouvement nommé « La Forêt mémorielle ». Là les strates de temps se mélangent en un langage où la nature tient place, avec ses éléments, ses lieux et ses sonorités. L’angoisse n’est pas loin mais l’enfant-biche qui fuit l’ogre éternellement nourrit à même le ventre ma force de petite ; et du feuillage consolateur je m’envole avec l’oiseau.
Dans la deuxième partie intitulée « Les longues noces » j’invente des visages d’amour inscrits, écrits, dans des paysages expressifs et sensuels où chaque instant porte tous les autres tout en cherchant à s’en affranchir.

J’ai voulu rassembler un chant où la joie et la beauté existent parce qu’elles sont aussi faites de nuit ; parce que les arbres et tous les êtres poussent droit entre terre et ciel.

Noée Maire

Couverture & illustrations : photographies © Marie-Pierre Forrat
Préface de Jean-Marc Barrier

Chaque arbre celui de mon ombre — Éditions Musimot / 2021
16 cm X 14 cm / 72 pages — ISBN 979-10-90536-46-3 — Prix : 15 € 

 

Extrait à lire

 

Entretien

Entretien avec Noée Maire pour son recueil — Radio Pays d'Herault — Emission Les Arpenteurs Poétiques – Ana Brnardić du 25/11/2021 

Une émission préparée par Jean-Marc Barrier avec la participation de Noée Maire, Vincent Alvernhe et Serge Haute-Hauw.