Sur le béton de la ville en perpétuelle démolition et reconstruction, sur les haubans d’un pont noyé dans un brouillard impénétrable le voyage se dessine. Il nous éloigne peu à peu de ce paysage artificiel. L’empreinte des pas du voyageur se forme sur la mouvance du sable pour disparaître, emportée par le temps qui s’écoule. Le corps retrouve sa nudité le regard se tourne vers la mer,vers cet infini à atteindre. Le voyage intérieur est en marche, l’écriture apparaît comme une évidence, dénudée de tout artifice. S’impose alors la simple volonté de partir, vers un autre paysage, vers le possible, à la rencontre de soi-même, plonger dans une solitude consciente, s’imprégner du dénuement complet de ce paysage, de sa beauté, de sa rudesse. Se nourrir de ça pour que l’écrit devienne réalité, pour qu’à l’aube du jour à venir l’écriture continue dans d’autres lieux, ailleurs comme autant d’amour à donner, à partager, à vivre.
Monique Lucchini
Ce travail n’aurait pu aboutir sans le regard artistique de Marie-Pierre Forrat qui a su à travers ses photographies concrétiser cet itinéraire.