Apres avoir glissé d'un médium à l'autre comme pour échapper à l'ennui ou se complaire dans l'instabilité d'une nouvelle technique, Angèle Spérius, s'éprend de la gravure et ne s'en lasse plus. Le tranchant du noir sur le blanc, le contact du papier gaufré, l'acuité de la gouge coïncident étroitement avec ses personnages trop vite expulsés de la chrysalide de l'enfance, protection ouatée pleine de murmures, de berceuses et d'authentiques princesses.
Ainsi, tout d'abord au sein de l'atelier de Chamalières puis au cœur de La Fabrique des petites utopies, à Yronde et Buron, elle s'exerce tour à tour à la linogravure, l'eau-forte, la pointe sèche et ouvre doucement la porte de son imaginaire peuplé d'arbres assoiffés, de vagues géantes, de maisons vivantes ou de personnages échappés de ces mythes qui, sous leurs airs faussement naïfs, façonnent nos chairs, habitent nos mémoires et nous aident à être au monde.