Avec ceux qui n’avaient d’autre alternative que de mettre leur vie au service des autres.
Avec le collectif condamné à l’isolement généralisé.
Il fallut composer. Puiser dans les ressources profondes et dans l’imaginaire pour dessiner la ligne horizon.
Écrire sans retenue
De ce rapport de soi à soi, de soi à l’autre, d’une promiscuité sans échappatoire qui cristallisait en chacun la possibilité du mal est née cette réflexion sur la sauvagerie. Cette gangrène que seul un homme peut infliger à autrui.
Écrire
la violence infligée aussi à la nature
la violence faite au grand corps social ou au petit corps privé
violence banalisée au corps intime et sexué
si petit celui de la femme ou de l’enfant
Écrire l’absence d’espace
ou l’espace d’un instant,
un confinement
une parenthèse de l’humanité.
Parenthèse d’humanité ?
Comment, ensuite, penser l’après. Y avait-il l’espoir d’un équilibre nouveau, celui d’une utopie de fraternité ?
Sauver l’homme de lui-même, gageure plus vaste encore
jusqu’au plus petit fragment de certitude
caresser l’écorce
que le fragile lien d’humanité ne se brise
Irina Dopont